#QVT Partie 1 - Mon espoir

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Je m’appelle Cathy Bou. Je n’ai pas de genre, pas de profil type. Je suis vous, je suis étudiant, salarié, cadre ou non cadre, dirigeant, fondateur, Yvan, Martine, Olivier, Isabelle, Patrick, Séverine, Johan, Michelle, Yvon et vous, vous, vous et toi, toi et toi.

Chaque jour, je donne le meilleur de moi-même, pour faire tenir cette « putain de boîte », pour boucler ce sacré budget, pour finir à temps « la prez de merde » qui me résiste, pour finir ce devoir, bref, chaque jour, je me mets en quatre pour bien apprendre, « gagner ma croute », nourrir ma famille, mes enfants, pour survivre, pour me payer le truc qui me plaît ou aussi pour faire vivre mes 20, 50, 100, 1000 collaborateurs et leurs familles.

Chaque jour, je suis pressé pour arriver à l’heure, repartir à l’heure, je suis pressé dans le métro, le bus, ma voiture et les bouchons, je suis oppressé, la réunion, les rendez-vous qui s’enchainent, la banque qui m’appelle, le résultat de la prise de sang de samedi matin qui m’a fait rater ma grasse mat’ et qui, depuis, m’empêche de dormir …

Et ces nuits trop courtes, ces matins qui s’enchainent, le petit dernier a une gastro, et il neige, et cette grève qui dure. Je ne peux pas venir, patron ! prof ! Je n’en peux plus, moi non plus, mes chers salariés, mes chers étudiants !

Je braille après les enfants, je me dispute avec mon conjoint, avec ma femme, j’oublie l’anniversaire de ma mère, et puis mesquinement, sournoisement mon travail m’empoisonne la vie et je m’intoxique à coups de cigarettes, de cachetons, je m’épuise au sport, je mange plus qu’il ne faut, la télé est allumée jusqu’à plus d’heure…

Et un jour, y a ce truc qui fait chavirer mon quotidien, un mail de plus, sec, directif, accusateur, un mot de trop sur le mauvais ton, de travers, mal placé, inapproprié, une grippe, un accident, un divorce, un décès, cette goutte d’eau... Vous voyez ce que je veux dire non ?

Celle-là même qui fait que plus rien ne sera pareil ; j’ai plus envie, je décroche doucement, lentement mais sûrement et j’ai peur….

Peur de perdre mon poste, ma place, peur de la faillite, peur du procès, peur de devenir fou, folle, peur de mourir peut être et là… Ma vie bascule.

Je me sens amoindri, harcelé, piégé, trahi, pire aigri, je perds confiance, le fil, le sens de tout ça. Pour quoi ? Pour qui ?

Plus rien ne va, j’ai perdu confiance en mon manager, mon directeur, mon salarié, mon collègue...

Je m’absente de plus en plus souvent, j’en fais moins, ou j’en fais plus, trop, toujours trop, je suis en burn out ou en bore out, je suis en rébellion, je suis en dépression, je suis en colère, je suis incompris, seul face à tous, face à eux, face à l’autre, face à moi.

Alors les mots «  absentéisme », « présentéisme », « turn over », « restructuration », « fusion » sonnent le glas.

Vous mettez en péril la société, quelle société ?

On me remercie, je me remercie et parfois je me licencie de ma propre vie.

Voilà c’est trop tard... Ah non… Ouf ! C'est vrai, dans les couloirs, Stéphane m’a parlé d’un projet de QVT, un projet de quoi ? Un projet de QVT.

QVT comme Qualité de Vie au Travail. Voilà la QVT c’est mon espoir.